Contre le crime, une ville debout

Mardi 7 mai dernier, un homme a été exécuté en pleine ville, victime d’un crime d’une violence froide et insoutenable. Ce drame, qui s’ajoute à une série trop longue, ne peut devenir notre quotidien. Il dit l’emprise grandissante de la criminalité, la peur qui ronge les quartiers, mais aussi l’urgence d’une réponse collective, à la hauteur. Il nous faut refuser de céder. Refuser de nous habituer. Et choisir d’agir, avec lucidité et fermeté, pour que notre ville reste debout.


Il était un peu plus de 20 heures ce mardi 7 mai, lorsque des rafales de feu ont percé la nuit avignonnaise, une fois de plus. Un homme a été tué, de sang-froid, dans un bar du quartier de la Croix-des-Oiseaux. Deux balles dans la tête. Une exécution.

Nous ne connaissons pas encore le visage de la victime. Mais nous savons, hélas, ce que son assassinat dit de notre époque. Il dit le retour des armes de guerre dans nos rues. Il dit l’emprise de réseaux criminels sur nos quartiers populaires. Il dit la peur qui s’installe dans les halls d’immeubles, dans les cafés de quartier, dans le cœur des mères et dans les silences des enfants.

Mais cette peur, nous ne pouvons l’accepter. Nous ne l’accepterons jamais.

 

Une ville debout face au crime

Avignon n’est pas une ville résignée. Elle est une ville digne. Une ville blessée, mais vivante. Une ville qui refuse de laisser son destin confisqué par la loi du plus violent. Depuis plusieurs mois, des actes sont posés. Le renforcement de la police municipale, la vidéosurveillance, les marches de sécurité, les partenariats renforcés avec l’État – tout cela est engagé. Mais face à cette nouvelle tragédie, nous devons faire davantage.

Il ne suffit pas d’assurer la présence. Il faut reprendre le terrain. Il faut rétablir la République là où certains croient encore pouvoir l’effacer. Il faut redonner du sens aux mots « protection » et « justice » dans la vie quotidienne de nos habitants.

 

Ce que peut une ville

Non, une commune n’a pas le pouvoir de mener les enquêtes ou de condamner les assassins. Mais une ville n’est pas impuissante. Elle peut :

  • Renforcer et redéployer la police municipale et les agents de la ville pour occuper le terrain, pour agir massivement lorsque les circonstances l’exigent.

  • Reconfigurer les espaces urbains pour briser les territoires du deal : C’est ce que nous avons commencé à faire avec le grand programme de rénovation urbaine. Des démolition reconstructions sont en cours. Elles vont s’accélérées.[Ui4] 

  • Agir en prévention dès le collège, pour éviter que des enfants deviennent des guetteurs à 13 ans.

  • Multiplier les permanences de proximité, pour offrir une écoute, un repère, une main tendue. Nos adjoints au maire de quartier, chaque élu de la majorité, parce que nous habitons tous Avignon, sont mobilisés chaque jour.

  • Faire pression sur l’État, avec des arguments, des chiffres et une volonté commune, pour obtenir les moyens qu’une ville comme la nôtre mérite. Notre Maire le fait avec détermination, et en mobilisant préfets et parlementaires.

 

Croire en l’avenir, agir maintenant

Il ne suffit pas de condamner. Il faut construire. Il faut penser au lendemain. Il faut dire aux familles de la Croix-des-Oiseaux que nous les voyons, que nous les entendons, et que nous ne les laisserons pas seules.

Car derrière chaque tir, derrière chaque victime, il y a une communauté qui vacille. Et derrière chaque réponse publique, il y a la possibilité d’un sursaut.

Ce sursaut, nous le devons. À cette victime, à sa famille. À tous ceux qui vivent entre la peur et la colère. À toutes celles et ceux qui, chaque jour, tiennent bon dans les quartiers, œuvrent, éduquent, relèvent, réparent.

Avec humilité, mais sans jamais céder au fatalisme c’est un devoir de faire que nous avons, de lucidité, mais aussi de fidélité à nos valeurs.

Car à Avignon, chaque vie doit compter. Chaque espace de notre ville doit être protégé. Et chaque balle qui déchire le silence doit réveiller en nous la force d’agir.

 

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